Nivernais d'adoption
De Paris ... à Bona
Fuyant la région parisienne et son tumulte, c'est par hasard que nous avons posé nos bagages à Bona. Ayant acquis une maison de campagne en 1981, l'endroit nous a plu et nous nous y sommes installés définitivement en 1989.
Bona est une commune du canton de St Saulge, située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Nevers, sur la D 958.
Localisation de Bona
Bona pas à pas
Dans ces pages, nous vous invitons à découvrir Bona, notre commune, sous différents aspects: ses hameaux, son histoire, son église, ses paysages, sa gastronomie.
Bonne découverte!
La cour prieur
Notre maison est située au fond d'une impasse appelée "Cour Prieur".
Contrairement à ce que semblent indiquer ces mots, l'origine de ces termes est tout autre. En effet, nulle trace d'un prieuré à Bona, ni donc de prieur, encore moins d'un Monsieur Prieur!
En Nivernais, le terme "cour" s'appliquait à l'ensemble des bâtiments regroupés autour d'une cour commune. Il semblerait, d'après nos recherches, qu'une famille Perreaux (répertoriée au XVIIIè siècle) ait habité en ces lieux et ait donné son nom à la cour commune. Puis, par déformation, au fil du temps, elle est devenue cour "Preau", cour "Priot", enfin "cour Prieur" (termes répertoriés en 1937).
Pour une étude plus détaillée, avec références aux Archives Départementales de la Nièvre (ADN), notamment un relevé cadastral datant de 1788, cliquez ci-contre: La cour prieur (204.73 Ko)
On peut se faire une idée de la "Cour Prieur" actuelle en visionnant le diaporama ci-dessous.
L'école et la mairie
Depuis la loi scolaire de 1833 (loi Guizot) selon laquelle chaque commune était tenue d'entretenir au moins une école primaire de garçons, l'école de Bona était peu fréquentée car l'enseignement n'était pas encore gratuit et obligatoire. Beaucoup de familles ne pouvaient pas payer les études, le nombre d'indigents admis était limité à 32. Léonard Bertin fut nommé instituteur à Bona en 1835 et définitivement installé en 1836. Dès 1841, la municipalité se met à chercher un emplacement pour installer l'école, le local où se faisait la classe étant exigu et humide. Une maison sise au "Champ de la vigne" sera enfin achetée en 1845 pour y installer l'école primaire et la mairie. Alors eurent lieu des travaux d'amélioration de la classe, du logement du maître, l'acquisition du mobilier scolaire, et même d'une cloche en 1855. Les lois Jules Ferry de 1881 et 1882 rendaient l'enseignement primaire laïque, gratuit et obligatoire jusqu'à 12 ans, alors l'école communale s'agrandit d'une nouvelle classe de filles en 1893 et d'une classe enfantine en 1902, tout cela au détriment de l'école religieuse de filles, qui était tenue depuis 1856 par la Congrégation des Soeurs de la Providence de Portieux au "Buisson" sur un terrain appartenant au comte de St Phalle. En 1904, le Directeur, M. Minier dispensait aussi des cours aux adultes de la commune. Une classe fut supprimée en 1922.
Les troupes allemandes occupèrent l'école en 1940/41 pour y installer la "Kommandantur". Les cours avaient lieu chez Mademoiselle Tricot et les maîtres logeaient au bourg. Une classe supplémentaire fut provisoirement ouverte pour les enfants des familles de la région parisienne qui se protégeaient à Bona des bombardements.
En 1978, une classe fut de nouveau fermée et en 1980 le Regroupement pédagogique créé avec les communes de Saxi-Bourdon et Billy-Chevannes. Une deuxième classe fut réouverte puis refermée (1989/1991). La scolarité des élèves se poursuit au collège cantonnal à St Saulge.
Le "Buisson"
En 1855, l'Inspection Académique demandait aux communes de plus de 800 habitants de créer une école de filles tenue par une institutrice. La préfecture de la Nièvre précisait que cette école pouvait être tenue par une institution laïque ou religieuse. Le comte de St Phalle offrit à la commune une maison au Buisson et proposa d'y aménager l'école de filles qui sera tenue dès 1856 par la Congrégation des Soeurs de la Providence de Portieux (une classe de 34 élèves en 1859, une deuxième classe en 1866). Elle fut très fréquentée jusqu'aux lois Jules Ferry de 1881 et 1882. Alors que l'école communale s'agrandissait d'une nouvelle classe, puis d'une classe de filles en 1893 et d'une classe enfantine en 1902, l'école religieuse du Buisson dut fermer en 1894. Elle fut alors laïcisée, le comte de St Phalle décida aussitôt de faire construire une autre école à ses frais sur la grande route en direction de St Saulge. (Rappel: dans les archives des fonds de Lichy du comte de St Phalle: plan de l'école 1852, enfants admis gratuitement à l'école en 1855).
Vers 1950, les soeurs faisaient encore office d'infirmières.
L'église de Bona
L'église actuelle, dédiée à st Pierre, a été terminée en 1855, de style néo-moman, en réunissant les trois anciennes paroisses: Bona, Huez, Lichy.
Elle a été construite à la place de l'ancienne église de Bona qui dépendait du prieuré St Etienne de Nevers. *C'est ainsi qu'en 1088, Hugues de Montigny fait don au prieuré de st Etienne de Nevers, de la seigneurie de Bona, sur laquelle, toutefois, le comte de Nevers se réservait les redevances de quelques vassaux avec le droit de gîte qui consistait dans la table et le couvert que l'on fournissait au comte et à ses gens.
Sur sa façade, une rosace est encadrée des symboles des 4 évangélistes (lion de St Marc, homme de St Mathieu, l'aigle de St Jean et le taureau de St Luc).
A sa base peut se lire l'altitude de l'église: 287 m.
A l'intérieur, les vitraux très colorés datant pour les plus anciens de 1875, puis de 1925 sont d'une remarquable précision. Les menuiseries (sièges et stalles) sont de M. Maublanc, menuisier à Huez.
Le clocher abrite depuis 1855 trois cloches, Augustine-Léonide, Catherine-Isabelle, Alexine-Mathilde, nommées ainsi selon leurs parrains et marraines de l'époque. Elles ont été électrifiées en 1955. Avant, c'était M. Gustave Fuschs qui sonnait les cloches. L'horloge date de 1910.
L'ancien cimetière: les travaux d'assainissement et d'adduction d'eau effectués en 1953 à côté de l'église ont mis à jour de nombreux ossements, confirmant l'existence d'un cimetière qui entourait l'ancienne église (cf. plan des Directes du Prieuré de St Etienne de Nevers, Archives Déartementales de la Nièvre H 69).
La croix de fer forgé montée sur un socle de calcaire est une des nombreuses croix de mission qui parsèment ça et là les chemins de la commune. On dit qu'elle serait un vestige de l'ancien cimetière.
Une statue dorée de la vierge (XVIè siècle) trône non loin de l'autel.
Le tilleul était classé monument naturel historique depuis le 18 octobre 1938. Surnommé "tilleul de Sully", il serait âgé de 4 siècles. Sa cime s'élevait jusqu'à 25m, son diamètre atteignait 5,18 m. Mais, très malade (champignon lignivore qui attaque principalement ses racines et le bois de coeur), il a été raccourci car il aurait pu devenir dangereux pour les populations voisines.
Le tilleul de Sully
La matinée du samedi 11 mars 2017 fut un moment riche en émotions pour les habitants de Bona présents sur la place de l'église. En effet, on procéda ce matin-là vers 9 h 30 à l'abattage défintif du tilleul dit de "Sully". Quatre cents ans d'histoire balayés en une demi-heure! Pour comprendre les raisons de cet évènement, lire l'historique détaillé ci-contre La fin du tilleul de Sully (613.95 Ko).
Pour se faire une idée plus précise, on peut consulter le diaporama ci-dessous.
L'eau à Bona
«C'est Mittrrran kami l"eau à Bona en 1953!
C'est par cette information donnée par une villageoise alors que je lui demandais qui contacter pour remettre ma maison en eau, que nous avons été accueillis à Bona. Il faut dire que nous étions en 1981 et que le Président de l'époque avait été député de la circonscription.
Plus sérieusement, voici un petit historique de l'évolution de la distribution de l'eau à Bona.
La rivière Ixeure prend sa source à Lichy à 291 m. Elle traverse Bona, Huez, puis le pays de St Benin d'Azy et de jette dans la Loire à Imphy après avoir parcouru 21 km.
En 1936, des contacts ont été pris avec les services hydrauliques des Ponts et Chaussées afin de leur commander une étude d'adduction d'eau potable avec le captage de la source de l'Ixeure. Une étude géologique eut lieu en 1937; en 1947 un premier projet prend forme. Le syndicat intercommunal d'alimentation en eau potable des Amognes est créé en 1949.
C'est lui qui gère l'alimentation de la commune en eau potable. Les travaux de captage de la source, de la station de pompage et du château d'eau commencent en 1952, l'eau potable est effectivement distribuée à Bona et Lichy en 1953, dans les autres hameaux en 1954. Une nouvelle station vient d'être aménagée par le Syndicat des eaux en 2002.
Les puits à Bona
Beaucoup de puits publics ou privés ont été comblés; à notre connaisssance, les habitants ne puisent plus l'eau à leur puits.
Le puits de la Bretonnière qui date de 1857 est encore en bon état; les câbles ont remplacé les chaînes en 1937.
A Lichy, le puits creusé en 1843 vers l'ancienne église, fut réparé en 1919 en raison de sa margelle qui menaçait de s'écrouler. En 1939, on remplaça les câbles par une chaîne.
On retrouve son jumeau en haut d'Agland.
Les lavoirs
En 1841, le Conseil Municipal décida la construction de lavoirs publics à Lichy, Agland et Bona. Le financement devait être assuré par la vente de "bois usagers" ce qui ne concernait pas Huez et la Bretonnière qui n'étaient pas propriétaires de bois communs.
Bâtis selon les plans de l'architecte Cavit, ces deux bâtiments rectangulaires, au toit de tuiles plates, reposent sur 10 piliers de pierre de taille, 3 en largeur, 4 en longueur.
A l'origine, il n'y avait pas de mur, mais seulement un muret. En 1842, trois côtés sont murés pour abriter les laveuses et le pavage de fond est remplacé par des dalles de pierre.
Le lavoir de Lichy a été restauré en 1989 avec l'association "vieilles pierres, jeunes pioches".
Le lavoir de Bona fut érigé dans un pré dit "La queue du Poujard". Aprés accord avec le propriétaire, la commune s'était réservé un chemin de 1,50 m de large pour l'entretien du bâtiment. Jusqu'en 1950, ce lavoir était fréquemment utilisé.
Autres lavoirs et moulins
Autres lavoirs: Huez, la Bretonnière
Pour des raisons inconnues le lavoir d'Agland ne fut pas bâti en même temps que ceux de Lichy et de Bona, alors que leur construction commune avait été décidée en 1841. Ce lavoir fut bâti par l'agent voyer de St Saulge.
Mais Huez et la Bretonnière n'étaient pas concernés par la décision du Conseil municipal, car n'étant pas propriétaires de bois usagers.
Le lavoir de Huez, couvert entre 2 bras de l'Ixeure, a été construit sur initiative privée. En effet, en 1870, le comte de St Phalle, alors propriétaire à Huez et conseiller municipal a révélé: "Le lavoir public du village de Huez a été construit sur mon terrain et sous ma direction par les habitants du village. Il a été convenu que ce lavoir serait à perpétuité commun aux habitants du village et à ceux qui y bâtiraient par la suite; que les réparations en seraient supportées en commun..."
Les pignons de ce lavoir au toit à 2 pans couverts de tuiles et aux trois murs pleins, sont percés d'une ouverture en demi-cercle.
Le lavoir de la Bretonnière, actuellement très embourbé, mais dont la source qui l'alimente est bien protégée, prévu dès 1857, n'était toujours pas construit en 1921 quand le Conseil municipal autorisa les habitants à en effectuer les travaux.
Sur la route de Lichy, un petit lavoir a été construit récemment sur le cours du ruisseau qui descend de la "Maie aux loups" qui est à la fois le nom de la source, du ruisseau et de l'auge qui obstruait son cours jusqu'en 2001.
Les moulins
La rivière Ixeure était détournée du moulin de Bona jusqu'à Huez pour alimenter 5 moulins, à différentes époques
Le moulin de Lichy, situé entre Bona et Lichy a complètement disparu, seul, un tas de pierre, difficile à trouver, témoigne de son existence. Il a été détruit par un incendie en 1869, sa roue épargnée par le sinistre était encore visible en 1934.
Où était situé le moulin Galleron, cité dans les actes de Bona depuis 1699?
Le moulin Thomas (de Bona) situé à côté du "Pré de la cave" existait depuis longtemps. le dernier meunier Jean Thomas, qui a dû faire tourner son moulin sous contrôle allemand pendant l'occupation, a cessé son activité en 1953 pour cause de maladie. Il existe toujours les bâtiments et la roue qui a servi de modèle pour reconstruire celle du moulin de Maupertuis à Donzy.
Sur le chemin de Marancy, l'ancienne route de St Saulge à Nevers, avant la construction de la grande route en 1838, se trouvait le "moulin du pré Toupenier".
Le moulin de Huez (cascade de la Noue) a cessé son activité en 1922.
Le moulin de Montat, sur la route de sept voies a cessé son exploitation en 1938. Les bâtiments ont été restaurés en 1975 par l'association "Pronat".
Les étangs
Les bois et fôrets
Les bois communaux sont gérés depuis 1966 sur le terrain par le brigadier et les gardes forestiers de l'Office National des Forêts (ONF) en accord avec la municipalité.
Sur les terres de Sainte-Catherine-Bois Château, la section forestière de la Bretonnière fut attribuée à la commune de Bona quelque temps après celles d'Agland et de Lichy; elle fut délimitée en 1860, puis arpentée en 1866.
Chaque parcelle du bois communal de Montat a reçu un toponyme: "coupe du champ du bois", "crots blancs", "côte aux chevreuils", la première délimitation ayant eu lieu en 1841.
Les pierres de la carrière de Bona ont servi, entre autres, au XIXè siècle à construire l'église actuelle de Bona.
Quant à la forêt de Lichy, elle a été délimitée en 1841. On y fabriquait le charbon de bois, il reste d'ailleurs des vestiges de marmites en ferraille, témoins de cette exploitation. Les pierres de la carrière de Lichy continuent d'entretenir les chemins et routes communales.
La borne des 5 seigneurs
Ce carrefour de routes traversant les forêts environnantes aurait été le point de rencontre des 5 fiefs avoisinants: St Sulpice, Lichy, Bona, Martangy et Ligny le Chatel (St Benin des bois). Il est sans doute situé au point culminant du plateau de Bas-Nivernais à 452 m.
La tombe de l'Homme mort, aux confins du bois de Lichy.
L'existence de 2 monticules funéraires "l'Homme de pierre" et "l'Homme de paille" signalés en 1924 dans le bulletin de la société nivernaise des lettres, des sciences et des arts évoque des tumulus celtiques sur lesquels les passants jetaient des pierres et des branches d'arbre. Certains pensent qu'il s'agit de l'emplacement de l'un des gibets du fief de St Sulpice voisin. Mais cette origine est fort contestée et dans le pays, on préfère suivre la légende colportée depuis l'époque royale où les "courriers qui tansmettaient les nouvelles traversaient au plus court les forêts environnantes. Deux d'entre eux auraient été détroussés, et même assassinés et ensevelis sur place: l'un sous des pierres, l'autre sous des branchages. Il n'empêche que ces amas sont régulièrement entretenus et ont même servi de sépulture à un habitante de Bona qui hantait quotidiennement cette forêt.
Des services disparus
En 1905, le Conseil municipal exposait: ... «Un bureau de poste à Bona serait d'une grande utilité surtout maintenant que nous avons une gare de chemin de fer qui est bien fréquentée. Nous avons dans la commune beaucoup de négociants, marchands de bois, marchands de bestiaux et autres, et deux bonnes foires. Un certain nombre de communes voisines pourraient être desservies par ce bureau de poste.»
Le premier bureau de poste fut aménagé en 1906. Comme dans chaque commune, l'administration a fait installer un poste téléphonique et une boîte aux lettres. La commune acheta le bâtiment en 1920.
Jusqu'en 1967, le porteur de dépêches appelé à son domicile par une sonnette déclenchée de la poste, venait chercher le télégramme à la poste et allait le donner en main propre à son destinataire. Le dernier porteur, en 1967, ne fut pas remplacé, en raison du développement du téléphone (9 abonnés en 1954 à 158 en 1996).
Le bureau ferma définitivement en 1972. Une agence postale fut tenue au bourg jusqu'en 1979.
En 1898, la Compagnie des Chemins de fer de la Nièvre acquiert des terrains et assure le financement du réseau ferroviaire à voie étroite. La gare de Bona, à Huez, a été créée vers 1900. La ligne Nevers-Saint Saulge mise en service sur 43 km permettait le trafic de voyageurs, de marchandises, de bestiaux, de bois et des postes.
En 1934, tous les trains de voyageurs sont supprimés; la fermeture totale de la ligne du Tacot, pas assez rentable, est fixée au 15 mars 1939. (Camosine n°103)
Le champ de foire
L'ancien champ de foire dit "Champ de la vigne" fut créé en 1847 pour suppléer à l'ancien qui se trouvait sur le chemin de Marancy. Bordé de marronniers, il vit de nombreuses foires très fréquentées: en 1885, avaient lieu à Bona, 4 foires annuelles: le 13 février, le 10 mai, le 17 septembre et le 28 novembre. Puis, les foires ont été supprimées au profit de celles de St Saulge et St Benin d'Azy. La bascule qui servait à peser le bétail date de 1910.
Date de dernière mise à jour : 15/03/2017
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